Da-Alma's Black Boudoir

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Prologue- La Cellule Transitoire

Prologue

 

 

 

La Cellule transitoire

 

 

 

      Depuis combien de temps était-il ici?... Une éternité, peut-être... Il n'aurait su le dire. Des souvenirs d'un lointain passé lui revenaient en tête, par bribes, agréables parfois, comme un fourmillement, un léger chatouillis... Mais le plus souvent la sensation de ces souvenirs ressemblaient plus à une électrocution, brève, stridente et angoissante... Puis, ces souvenirs s'éloignaient, pour disparaître totalement, laissant place à une étrange quiétude qu'il s'étonnait de n'avoir jamais encore connue...

 

 

       Qu'avait-il donc fait de mal pour être enfermé ici? Que lui reprochait-on? Quel commandement avait-il transgressé? Il se concentra autant qu'il put pour retrouver la trame des événements passés, ceux qui l'avaient conduit jusqu'ici, mais plus il y pensait, plus cette trame se dissolvait dans une brume aqueuse... Alors, il se ravisa, et tenta de ne plus y penser, dans l'espoir qu'en n'y pensant plus, cette trame se matérialiserait à nouveau et qu'il comprendrait. Mais plus il s'efforçait de ne pas y penser, plus il y pensait... et la trame s'évaporait inéluctablement...

 

 

       L'espace d'un instant, il se demanda à quoi il venait de penser... Quelque chose lui avait remué les méninges, c'est sûr, mais quoi?...

 

 

      Depuis combien de temps était-il ici? Que faisait-il ici?... Il lui semblait bien avoir connu des lieux, innombrables, mais aucun de semblable... Il était prisonnier dans une sorte de cellule où des chaînes, plantées à l'intérieur même de son corps, paraissaient le retenir autant que le maintenir en vie... Il pensa qu'une drogue quelconque lui était administrée par ces chaînes pour qu'il ne ressente pas leur intrusion dans sa chair...

 

 

      Il se demanda ce que ce mot pouvait bien signifier: drogue? Il se le répéta plusieurs fois, sans parvenir à en retrouver le sens, et au fil de ses répétitions, il en oublia même pourquoi il le répétait avec autant d'interrogation...

 

 

      L'espace d'un instant, il se demanda à quoi il venait de penser... Quelque chose lui avait remué les méninges, c'est sûr, mais quoi?...

 

 

      Depuis combien de temps était-il ici? Que faisait-il ici? Son espace vital avait été réduit au strict minimum... Y avait-il du monde autour de lui? Peut-être des codétenus qui pourraient lui expliquer ce qu'il faisait là... Il sentait la présence d'un autre au travers de la paroi fine, un autre qui s'éteignait et dont, pensait-il, on le nourrissait. Il tenta d'appeler, mais aucun son ne sortit de sa bouche! Et soudain, il se rendit compte qu'il avait peur, irrépressiblement... Mais de quoi? De ne pas réussir à émettre un son? De n'avoir plus personne à côté de lui pour l'entendre? Ou de ne plus savoir quel son émettre pour se faire comprendre de cet autre?...

 

 

      Un son? Mais qu'est-ce qu'un son? A quoi cela pouvait-il bien servir? Dans sa tête, il n'y avait plus que des images, des sensations... Sa peur disparut... Elle n'existait plus... Elle avait disparu avec les souvenirs, avec les mots, avec les sons, avec ce qu'il restait de sa vie d'avant...

 

 

      L'espace d'un instant, il ne se demanda donc plus rien, il n'avait plus rien à se demander... Et cet instant dura... dura... dura...

 

 

      Cet instant dura assez longtemps pour qu'il apprenne à reconnaître sans pouvoir les nommer des sensations aussi étranges que nouvelles... Une sorte de vrombissement par intermittences plus ou moins rapides semblaient lui parvenir de partout, mais plus précisément du haut... Il était bercé... Et il ne se sentait plus seul... Il ne pouvait plus se sentir seul... Comment aurait-il pu être plus entouré qu'en étant à l'intérieur-même de cette cellule? Cette cellule qui l'avait vu apparaître, cellule lui-même... Cellule miracle, exponentielle, parfaite dans tout ce qu'elle serait, aussi imparfaite qu'elle puisse devenir... Ce processus unique, en perpétuel mutation, dans cette nuit protectrice...

 

 

      Après la nuit si calme et chaude et douce, vint le jour, glaçant, aveuglant: les prémisses d'un désespoir naissant, obligatoire, qui restera latent...

 

 

      L'espace d'un instant, il ne fut que douleur et froid et ne comprit pas le pourquoi de cette fracture... Cette déchirure interne et externe à la fois...

 

 

      Mais il passera au-delà... Déjà, il commence à vivre autre chose... Un réconfort après l'épreuve...

 

 

      Posé par des mains anonymes à la surface de sa terre natale, il reconnaît les battements d'un cœur qu'il avait jusqu'alors assimilés à un vrombissement, et il se calme définitivement...

 

 

      Il voit un œil, puis deux, puis comprend qu'ils appartiennent au même regard... Un regard d'un bleu pâle, voilé de gris, un regard dont il sent toute la douceur, et il ne peut détacher son propre regard de ce regard...

 

 

      Puis il sent un contact, chaud, agréable, ému, un contact qu'il a plaisir à ressentir encore et encore... Un baiser...

 

 

                                                          Il s'appelle Alvid!



Alvid- Prologue-La Cellule Transitoire (c) Da-Alma 2011



05/11/2011
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